L’avocat et essayiste Juan Branco a vivement critiqué la réponse récente du ministre de la Justice sénégalais à Guy Marius Sagna. Selon lui, le gouvernement exige la transmission préalable de la plainte, traduite en français, avant toute réponse, une condition qu’il juge incompatible avec les principes d’une démocratie.
« Jamais un gouvernement démocratique ne conditionne l’accès aux informations d’une commission rogatoire à la consultation préalable du dossier pénal », affirme Branco. Pour lui, demander à connaître le contenu de la plainte reviendrait à se ranger du côté des responsables des crimes, tandis que refuser de transmettre les informations demandées par une autorité judiciaire indépendante constitue une forfaiture et une trahison.
Juan Branco dénonce également un blocage délibéré de la procédure par les autorités sénégalaises depuis un an, qui entrave la justice et le droit à l’information.
Dans une déclaration empreinte de colère et de déception, il confie :
« J’ai honte, ce jour, de ceux que j’ai accompagnés et pour lesquels je me suis montré prêt à tout sacrifier.
Honte à vous.
Honte. »
Cette prise de position met en lumière les tensions autour de la transparence judiciaire au Sénégal et questionne le respect des principes démocratiques par le gouvernement.
Par Oumy Thiare
