
Le représentant-résident du Fonds monétaire international (Fmi) au Sénégal, Majdi Debbich, a partagé dans un entretien avec Le Soleil les voies à suivre pour un redressement des finances publiques du pays. Il préconise deux approches principales : «l’amélioration des recettes et une maîtrise rigoureuse des dépenses».
Debbich a notamment pointé la nécessité de revoir certaines dépenses fiscales, particulièrement les exonérations de TVA, qui ont atteint 952 milliards de francs Cfa en 2021, selon le dernier rapport disponible. Il évoque un «effet d’aubaine» pour certains secteurs bénéficiant de ces exonérations, car leurs activités se poursuivraient même sans ces allégements fiscaux. Le Fmi estime que la réduction de ces exonérations aurait un impact limité sur l’économie, tout en générant des recettes supplémentaires.
Le représentant du Fonds a également abordé la question des subventions énergétiques, qui ont coûté près de 2000 milliards de francs Cfa au Sénégal au cours des trois dernières années. Selon lui, ces subventions profitent davantage aux ménages aisés, et leur réforme permettrait de soulager le budget tout en protégeant les populations vulnérables.
Concernant la gestion des dépenses, Debbich a souligné l’importance de maîtriser la masse salariale et d’améliorer la qualité des dépenses publiques. Il insiste aussi sur le renforcement du recouvrement fiscal, tout en veillant à ne pas décourager l’activité économique.
Ces réformes devraient, selon lui, permettre de consolider les finances publiques tout en libérant des ressources pour financer des dépenses sociales prioritaires et des investissements productifs, favorisant ainsi la croissance économique et la création d’emplois.


