
Le 14 octobre 2025, la crise politique à Madagascar a franchi un nouveau seuil lorsque le président Andry Rajoelina a annoncé la dissolution de l’Assemblée nationale, au moment précis où les députés s’apprêtaient à se réunir à Antananarivo pour entamer une procédure de destitution à son encontre.
Un décret controversé
Le décret présidentiel a été publié sur la page Facebook officielle de la présidence, citant l’article 60 de la Constitution malgache, qui permet au président de dissoudre l’Assemblée après consultation des présidents des deux chambres. Cependant, l’opposition conteste la légalité de cette décision, soulignant que le président de l’Assemblée nationale n’a pas été consulté, ce qui remet en question la validité du décret .
Contexte de la crise
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre le gouvernement et la population. Des manifestations massives, menées en grande partie par la génération Z, ont éclaté à la suite de pénuries d’eau et d’électricité, de la corruption et de la pauvreté persistante. L’unité militaire d’élite Capsat a rejoint les manifestants, refusant d’obéir aux ordres de réprimer les protestations, exacerbant ainsi la pression sur le président .
Le président en fuite
Face à la montée de la contestation, Andry Rajoelina a annoncé avoir quitté le pays pour des raisons de sécurité, se réfugiant dans un endroit tenu secret. Il a affirmé dans une allocution diffusée sur Facebook qu’il n’avait pas l’intention de démissionner et a dénoncé ce qu’il a qualifié de tentative de coup d’État illégale .
Réactions de l’opposition
L’opposition, notamment le leader Siteny Randrianasoloniaiko, a dénoncé la dissolution de l’Assemblée comme un acte anticonstitutionnel. Elle poursuit ses efforts pour réunir les signatures nécessaires à la procédure de destitution du président, malgré les obstacles juridiques et politiques posés par la dissolution du Parlement .
Perspectives
La situation à Madagascar demeure extrêmement volatile. La communauté internationale, y compris l’Union africaine et les Nations Unies, appelle au dialogue et au respect de l’État de droit. Le pays, déjà marqué par une histoire de coups d’État et de crises politiques, se trouve à un carrefour décisif. L’évolution des prochains jours sera cruciale pour déterminer la stabilité politique et la gouvernance à Madagascar.
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