
C’est un séisme politique que connaît le Cameroun. Selon des informations rapportées par Jeune Afrique, l’opposant Issa Tchiroma Bakary aurait remporté la présidentielle du 12 octobre avec environ 61 % des voix, contre 35 % pour le président sortant Paul Biya, au pouvoir depuis 1982. Si ces résultats restent à confirmer par les autorités électorales, ils marquent déjà un tournant historique pour l’Afrique centrale.
Âgé de 76 ans, Tchiroma Bakary, ancien ministre et figure de l’opposition, a mené sa campagne sous le signe du « renouveau national », porté par une coalition inédite de plus de 50 partis et organisations de la société civile, réunis au sein de l’Union pour le Changement 2025. Cette alliance a su canaliser la soif d’alternance d’une jeunesse majoritaire, lassée par quatre décennies de pouvoir sans partage.
D’après les observations de terrain relayées par Jeune Afrique, le scrutin s’est tenu dans un climat globalement calme, malgré quelques incidents isolés dans le Nord. Dans les grandes villes comme Yaoundé et Douala, les missions d’observation de l’Union africaine et des ONG locales ont salué un vote apaisé, contrastant avec les violences électorales du passé.
Pour les partisans de Tchiroma, cette victoire symbolise la fin d’une ère et le début d’une transition démocratique longtemps attendue. Mais le plus grand défi reste à venir : assurer une passation pacifique du pouvoir, dans un pays encore marqué par les tensions régionales et les enjeux sécuritaires persistants.
À Yaoundé, une question domine désormais les conversations : le Cameroun est-il vraiment prêt à tourner la page Biya ?
Par Komi ABLE


