
Depuis plusieurs semaines, des Sénégalais en situation irrégulière aux États-Unis sont rapatriés dans une discrétion quasi totale. Ces expulsions, opérées par les autorités américaines, s’intensifient et passent largement inaperçues du grand public.
Selon des sources concordantes, notamment Le Quotidien et des témoins proches des opérations, les retours s’effectuent à bord de vols réguliers des compagnies Delta Airlines et United Airlines. « Dans chaque vol, il y aurait une dizaine de migrants sénégalais expulsés. Cela devient presque systématique », indique une source confidentielle.
Les premières expulsions auraient commencé début avril, avec une cadence modérée, avant de connaître une nette accélération en mai et juin. Plusieurs témoins dénoncent les conditions dans lesquelles ces rapatriements sont opérés : absence d’information préalable, impossibilité de récupérer leurs biens personnels ou d’avertir leurs proches, menottage dans certains cas… « Des personnes sont renvoyées sans même leurs téléphones ou leur argent. C’est inhumain », déplore un proche d’un migrant expulsé.
Les autorités sénégalaises n’ont, pour l’instant, pas communiqué officiellement sur ces retours forcés, qui semblent s’inscrire dans une politique migratoire américaine de plus en plus stricte. En attendant, les familles des rapatriés tentent tant bien que mal de les accueillir à l’aéroport Blaise Diagne (AIBD), où ces arrivées se font dans l’ombre, loin des regards et des caméras.
Par Komi ABLE


